Le nom "Trappiste" vient du nom de l'Abbaye de Notre Dame de La Trappe dans l'Orne. En 1147 la Trappe est associé à l'ordre Cistercien. L'abbé de Rancé est nommé à La Trappe, il décide d'y remettre de l'ordre, cette réforme sera nommé l'ordre de la "Stricte Observance".
En 1667 l'Abbé de Rancé est obligé d'assouplir la rigueur de ces règles. Ainsi concède t'il la consommation de boisson du terroir tel le cidre ou la bière.
L'ordre Trappistes est né mais il n'existe pas encore d'Abbaye Trappistes en Belgique, seule L'Abbaye d'Orval entretient relations particulières avec l'Abbaye de la Trappe depuis le début du XVIIIeme siècle.
L'appellation Trappiste.
Jusqu'en 1962 l'utilisation Trappistes n'était soumis à aucun contrôle, même si certains moines d'Orval et de Westmalle avaient tenté de protégé la marque. Mais cette année là la coupe est pleine et Orval charge un avocat d'attaquer en justice un groupe Anglo Belge qui utilise le mot trappiste. Le Jugement est favorable à L'abbaye, depuis l'utilisation abusive du mot trappiste ou bière trappiste est passible de poursuite judiciaire pour concurrence déloyale.
En 1997 afin de différencier les bières Trappistes et les bières d'Abbaye, un label Trappiste est crée.
Ce label protège aussi les autres produits des Trappistes comme les fromages ou les liqueurs.
L'obtention de ce label est soumis au respect de ces 4 conditions :
- La bière doit être produite à l'intérieur du couvent ou à proximité
- L'équipement nécessaire à la production doit avoir un lien indéniable de dépendance à l'égard du couvent ainsi qu'une culture d'entreprise conforme au projet de vie monastique.
- Le travail doit être effectué par les moines ou moniales mêmes ou par des laïcs ou par une entreprise dépendante du couvent bénéficiaire et fonctionnant sous sa supervision.
- Hors de tout but lucratif indépendant, les revenus doivent couvrir les besoins matériels, intellectuels et spirituels, ainsi que la maintenance des bâtiments, de l'équipement et de l'environnement immédiat du couvent bénéficiaire. Les éventuels excédent provenant d'une gestion saine et prudente se destinent aux oeuvres caritatives et sociales ou aux besoins d'autres couvents de la Trappe.
Outre les conditions du port du label liées à la production les produits doivent aussi répondre aux critères suivants :
- Les produits doivent être de qualité irréprochable.
- Les produits doivent être vendus sous le nom ou la marque du couvent bénéficiaire.
- Ils doivent satisfaire aux normes légales en matières de sécurité, santé et information du consommateur.
- Chaque publicité doit répondre aux exigences de vérité, décence et sobriété, dans le respect de la dimension religieuse du mot Trappiste.
Il existe aujourd'hui 7 abbayes qui produisent de la bière Trappistes. La plus récente est l'abbaye d'Achel qui ne brassent que depuis très récemment. Enfin l'abbaye de Koenigshoeven fut un temps exclus car son association avec Bavaria ne correspondaient pas aux principes des Trappistes.
On retrouve donc :
- L'abbaye d'Orval
- L'abbaye de Scourmont (Chimay)
- L'abbaye de Westmalle
- L'abbaye de Rochefort
- L'abbaye de Westvleteren
- L'abbaye de Achel
- L'abbaye de Koenigshoeven
Il y a 6 abbaye belge et 1 abbaye hollandaise.
Sur ces 7 abbayes, une seule sors du lot par sa méthode de distribution. Il s'agit de Westvleteren qui ne commercialise ces produits qu'au sein de l'abbaye de manière limité. Cette méthode de commercialisation à amener ces dernières années à la création d'un marché noir ou les bières de Westvleteren se revende parfois à des prix exorbitants(entre 250 et 550 euro le casier) sur des sites comme Ebay.
Qu'est ce qu'une bière trappiste ?
Respect de la nature.
Il y a des brasseurs qui néglige la qualité de l'eau, des malts ou du houblon utilisé. Il y en a qui simplifient les méthodes de brassage, ajoutent des produits chimiques dans les brassins. Les Trappistes refusent ces méthodes et condamne résolument ces procédés douteux.
Des bières fortes et brunes ?
Les bières trappistes sont perçus comme des bières fortes. L'histoire à sans doute contribué à ces différentes créations, ainsi quand la loi Van de Velde prohibe les boissons spiritueuses, la demande pour des bières fortes explosent. En 1921, Westmalle brasse une double brune et Chimay crée un brune plus forte que sa bière de réfectoire. Quand à Westvleteren elle lance sa 8 et sa 12.
Ce n'est qu'en 1934 que Westmalle lancera sa blonde la Triple.
Le sucre ?
Le sucre augmente la densité, donc le taux d'alcool de la bière. Il s'agit d'origine d'une technique vinicole qui permet d'augmenter le taux d'alcool dans le vin. Les trappistes remplacent alors une partie du malt par du sucre, cela rends les bières plus digeste et le sucre offre l'avantage de fermenter presque totalement.
Enfin les moines ont une expérience brassicole millénaire, ils ne cèdent jamais aux lois de l'offre et de la demande. Ils nous offrent chaque jour le meilleur d'eux mêmes dans des produits de grande qualité.
Je vous invite à déguster chacune de leurs bières pour découvrir un bout de l'histoire du monde de la bière.
Je posterais bientôt un article sur chacune des abbayes et leurs produits.
Bonne dégustation.